Une variété des missions inégalée
Les missions des conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation (CPIP) peuvent s'exercer dans de nombreux établissements et services différents. En quelques années, j'ai pu intervenir sur un des plus gros établissements pénitentiaires d'Europe, travailler dans des zones rurales, urbaines et mixtes. J'ai pu aussi être détaché en administration centrale pour apporter mon regard de terrain sur un sujet informatique.
Le travail centré sur l'humain permet de rencontrer de nombreuses personnes placées sous main de justice, aux profils variés. Le travail en équipe pluridisciplinaire permet aussi de collaborer avec de nombreuses personnes issus de corps de métiers variés.
J'interviens actuellement sur le centre de semi liberté de Paris
J'ai en charge le suivi d'un public écroué au centre de semi liberté de Paris la Santé. Il s'agit de personnes ayant bénéficiées d'un aménagement de peine ou d'une mesure d'accompagnement vers la sortie qui peuvent travailler ou se former en réintégrant le centre le soir. Il s'agit d'une mesure de confiance qui permet aux personnes condamnées de sortir de manière anticipée tout en évaluant leurs efforts de réinsertion.
J'ai aussi la charge d'un public condamné à des peines de probation en milieu ouvert. Elles doivent justifier du respect de leurs obligations et sont accompagnées par nos soins vers la sortie de délinquance et une réinsertion durable.
Nous échangeons régulièrement avec les magistrats mandataires de la mesure de probation. Nous pouvons procéder à de nombreuses orientations selon les problématiques rencontrées grâce à un travail pluridisciplinaire faisant intervenir de nombreux métiers du social, de l'éducatif et du soin.
Le service public chevillé au corps!
Le plus gratifiant, mais aussi le plus exigeant, demeure de tenter de trouver des solutions concrètes à des problèmes ancrés dans le réel.
Il est aussi très valorisant intellectuellement de devoir produire des avis ou évaluations qui seront lues par les magistrats, qui eux décideront par la suite.
Rencontrer régulièrement les personnes pour produire ces avis donne une forte légitimité mais implique aussi une grande responsabilité.
Il faut savoir rester curieux!
-C'est un métier à forte valeur humaine ajoutée où la relation à l'autre est centrale.
Produire une évaluation à destination de l'autorité judiciaire nécessite d'être en capacité de réunir l'ensemble des avis utiles mais aussi d'entrer en relation avec la personne placée sous main de justice pour lui permettre d'identifier les leviers permettant d'enclencher la dynamique de changement.
Il est aussi crucial d'arriver à identifier l'ensemble des besoins de la personne pour l'orienter vers le bon dispositif social, éducatif ou de soin.
Aussi, il faut en permanence rester éveiller intellectuellement et ne pas se lasser. C'est exigeant, rigoureux mais passionnant.
Participer au quotidien à des missions qui ont du sens
Au delà d'être identifié comme un acteur clef par bon nombre de décideurs officiant au ministère de la Justice, c'est surtout la possibilité de réalisation de projet collectif qui donne la richesse à ce métier.
Ainsi, lorsque je travaillais à la maison d'arrêt de Fleury Mérogis, j'ai participé à la construction d'un projet culturel théâtral faisant intervenir un ensemble de personnes condamnées et des femmes issues de milieux précarisés. Animés par un troupe de théâtre parisienne, les ateliers leur ont permis de construire une pièce novatrice et authentique qui s'est joué au théâtre de la Villette, en présence des familles des comédiens.
L'intensité des émotions ressenties par les personnes détenues ce jour là était palpable.
Il est possible de mener de nombreuses activités collectives, soit de ce type, orientée vers le champ culturel, mais aussi plus criminologiques comme des groupes de paroles ou des stages.